Marie Jo MICHEL Auteur

Marie Jo MICHEL Auteur

| La phobie scolaire

Qu'est-ce que la phobie scolaire ?

La phobie scolaire désigne une situation où un enfant ou un adolescent décrit une peur irrationnelle de l'école et refuse de s'y rendre (définition de santé-sur-le-net.com)

Des réactions inexpliquées qui surviennent du jour au lendemain :

Un enfant qui ne veut plus aller à l'école,

Un enfant qui ne veut plus sortir de chez lui,

Un enfant qui ne veut plus voir ses amis ;

Un enfant qui ne veut plus faire ce qu'il aimait faire auparavant (sport, danse etc...) ,

Un enfant qui se replie et qui souffre en silence.

 

Quels sont les signes détecteurs importants ?

Des somatisations (maux de ventre, de tête, vomissements...),

perte du sommeil (une fatigue accumulée),

refus de se lever le matin,

perte de poids ou prise de poids,

problèmes de peau (eczéma, psoriasis) ,

pleurs fréquents sans pouvoir en expliquer la raison,

peurs massives et diverses dont celle de mal faire,

impossible de se séparer des parents (angoisses de mort, crainte de la perte, d'un départ),

incapacité physique et psychique à franchir le seuil de l'établissement scolaire.

 

Quelles conséquences : 

La dévalorisation prend place,

l'enfant se sent nul,

le regard des autres devient pesant,

petit à petit l'enfant se ferme,

il perd confiance en lui, n'a plus d'estime de soi.

Que faut-il savoir ? 

La phobie scolaire est un trouble très profond.

Il ne s'agit d'une démotivation pas ni d'un caprice comme certaines personnes peuvent le penser.

Il y a des phobies tellement profondes que des enfants pour en sortir pensent à la mort.

Certains vont s'en défendre en adoptant des conduites alimentaires refuges telles que de la boulimie (une carapace de protection), ou l'anorexie (ne plus être vu).

La phobie peut se déclencher suite à un choc (décès, séparation, remarque désagréable d'un enseignant ou d'un camarade, changement de classe). Des phénomènes inconscients peuvent également expliquer certaines phobies. Des parents ont parfois eux-mêmes une histoire difficile avec l'école, ils transmettent, malgré eux leurs angoisses ou leur dégoût pour l'institution scolaire : c'est quelque chose de tout à fait inconscient qui échappe donc à la volonté.

 

Attention, il ne s'agit pas ici de porter un jugement sur ces parents mais bien plutôt de réfléchir avec eux pour prendre conscience de ce qui peut ou a pu se jouer à aider l'enfant à sortir de cette répétition inconsciente pour le libérer.

De la même façon, il arrive que des enfants fassent une phobie scolaire alors que leurs parents ont de très bons souvenirs de leur scolarité, peut-être ont-ils une trop grande attente qui les étouffe ?

 

Ce qu'il faut savoir, c'est que l'enfant ne peut pas expliquer sans aide pourquoi il se sent comme ça du jour au lendemain. Par contre il sait qu'il ne se sent pas bien voire très mal, que des peurs, des angoisses le submergent au point de ne plus vouloir aller à l'école et sortir de chez lui.

Ces sensations sont incontrôlables, il a mal émotionnellement, il pleure, des maux physiques surgissent tels que les maux de ventre, vomissements etc...

Il peut se débattre pour ne pas partir de chez lui et se replier totalement dans un mutisme alors qu'aucune difficulté n'est apparue dans les apprentissage.

 

Quelles répercussions fréquentes ?

Des parents à bout de nerfs, en détresse qui craquent, pleurent, perdent le sommeil, des parents face à un sentiment d'impuissance,

un sentiment d'isolement

une absence de solutions (ne sachant pas qui consulter pour trouver une écoute et de l'aide)

un sentiment d'incompréhension des professionnels de l'école, de la famille, des amis,

une crainte du jugement qui peut faire barrage à la demande d'aide

des réactions négatives en chaîne (cris sur l'enfant, dans le couple).

 

Quelques conseils :

Ce qu'un parent devrait éviter de faire :

Crier sur son enfant pensant que ce sont des caprices.

Le menacer en lui disant que s'il ne va pas à l'école il sera puni.

Lui dire : « tu es complètement malade mon pauvre ». (Cette réaction va empirer le repli).

Lui dire sur un mode agressif et péremptoire : « je ne vais pas au travail, je t'emmène à l'école et tu vas y aller, tu te débrouilleras avec ton père ou ta mère quand il va rentrer » etc...

Parents, je comprends votre sentiment d’impuissance mais sachez que ces réaction, bien que compréhensibles sont inappropriées, et néfastes pour votre enfant. Votre enfant ne sait pas, et ne comprend pas ce qu'il lui arrive. Il en souffre et souffre de voir le mal qu'il peut vous faire sans pouvoir l'expliquer car le mal être est très profond.

 

Comment aider votre enfant :

Adoptez une attitude bienveillante à son égard :

Soyez à son écoute,

Faites le parler à petite dose, sans insister,

Si vous vous rappelez avoir vécu quelque chose en relation avec l'école, dites-le lui pour qu'il ne se sente pas différent et rassurez le,

Prenez rendez-vous avec l'instituteur ou le professeur principal pour lui expliquer la situation,

Faites en sorte de récupérer les devoirs de votre enfant, sans lui mettre la pression, pour qu'il retourne à l'école (il risque de se fermer directement).

 

Faites attention et vérifiez que cette phobie ne cache pas du harcèlement scolaire

Recherchez des aides extérieures :

Prendre rendez-vous avec votre médecin ou pédiatre, lui exposer la situation et l'interroger sur un éventuel bien fondé d'un traitement léger pour le détendre,

Échangez avec l'enseignant pour savoir si dans un premier temps l'enfant peut revenir à temps partiel (le matin par exemple)

Au collège prendre rendez-vous avec l'infirmière scolaire pour lui expliquer la situation avec ou sans l'enfant. Expliquer l'enfant que sa présence est souhaitable car il est directement concerné et doit être parti prenante de ce qui va se décider pour lui. Il est cependant nécessaire de ne pas insister si l'angoisse est trop forte. Dédramatiser tout de suite la situation en disant : « ce n'est pas grave si tu ne viens pas, je t’expliquerai quand je rentre ».

Envisager avec l'équipe éducative, une demande d'AVS (auxiliaire de vie scolaire) pour l'aider à se réintégrer et le rassurer, si ça ne suffit pas prendre rendez-vous avec le médecin scolaire, (normalement il devrait être au courant s'il y a une demande d'AVS et l'infirmière scolaire devrait lui avoir signalé la situation), consulter un psychiatre plutôt qu'une psychologue si la phobie est profonde (il va falloir être patient pour trouver le bon psychiatre une étape pas toujours facile), consulter une psychologue si votre enfant arrive encore à communiquer et s'extérioriser et parvient progressivement à retourner à l'école.

 

Que faire en cas d'échec ?

Si la situation s'enkyste et que l'enfant ne peut pas retourner au collège, il faut prendre un rendez-vous avec le directeur ou la directrice, le professeur principal et les professeurs qui souhaiteront être présents pour aider les parents à trouver des solutions afin de faciliter le retour pour au collège.

Première solution :

Proposer un retour uniquement sur les cours que l'enfant apprécie, ensuite étendre le temps de présence sur une demi-journée, le matin ou l'après-midi jusqu'au moment où l'enfant demandera de revenir toute la journée.

Pour cela il sera important de prendre contact avec son réseau relationnel afin que certains camarades soient proches de lui, le rassurent et facilitent sa réinsertion.

Deuxième solution :

Autre possibilité un peu plus lourde, la déscolarisation pour faire l'école à la maison.

Ce n'est pas l'école qui est obligatoire mais l'instruction ; les parents ont donc la possibilité, sous certaines conditions de proposer l'accompagnement scolaire de leur enfant. Ils peuvent se connecter au CNED (centre national européen à distance). Pour cela il faut se renseigner auprès du médecin de l'inspection académique et constituer un dossier renouvelable chaque année nécessitant l'avis du médecin psychiatre.

Accepter ce répit en trouvant d'autres ressources constitue une aide importante pour un enfant qui ne peut plus retourner à l'école. Il aura besoin d'être bien encadré et soutenu dans l'organisation de son travail. Certains enfants bénéficient de l'école à la maison pendant quelques mois, un an et retournent à l’école, et poursuivent jusqu'au BAC voire plus loin avec ces modalités.

Dans le cas où l'enfant ne revient pas à l'école ou au collège un suivi médical et/ou thérapeutique (psychiatre, psychologue, thérapeute dans divers domaines) est souvent indispensable. Là encore, l'espace thérapeutique, peut-être investi, nécessite d'établir un climat de confiance. Pour information, les CMP ou CMPE sont des lieux pris en charge par la caisse de sécurité sociale.

Les traitements médicamenteux lourds sont rarement préconisés, sauf cas particulier (tendance suicidaire).

Quoi qu'il en soit, il est absolument indispensable de mobiliser l'enfant pour qu'il reste en contact avec le monde extérieur, ses amis, ses activités, il ne faut surtout pas le couper de ce qu'il aime. Face au refus, il me semble bon d'insister avec bienveillance, de l'encourager en valorisant ses moindres efforts et ses compétences. L'enfant à besoin de se sentir soutenu et accompagné dans son parcours du combattant.

On sait que pour certains, même des années plus tard, rentrer dans une école demeure une épreuve au point de réveiller les vieilles peurs du passé, de les transmettre aux générations futures. Ce constat nous invite donc à prendre en compte à sa juste mesure et à agir pour lutter contre cette affection de la phobie scolaire.

En conclusion :

Si vous êtes confrontés à cette difficulté avec quelqu'un de votre entourage vous pouvez l'aider avec quelques principes :

Être patient, l'écouter, l'encourager, le valoriser, et vous allez y arriver.

La phobie est une vraie maladie et encore une fois ce n'est pas un caprice, elle fait mal.

SVP, soyez également attentifs à ce que, derrière cette phobie, ne se cache pas du harcèlement scolaire. Les symptômes sont très ressemblants, votre enfant se comporterait de la même façon avec des souffrances physiques et morales auxquelles s'ajouteraient sans doute des coups, des injures et des atteintes personnelles à travers les réseaux sociaux (ce que l'on appelle le cyber harcèlement).

 

 


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